La bande molletière a longtemps fait partie des tenues militaires, depuis le Moyen-Âge jusqu’aux deux guerres mondiales. Utilisée à l’origine pour protéger les jambes du froid, de l’humidité et des aspérités du terrain, elle a fini par incarner une partie essentielle de l’équipement du soldat. Bien que son usage se soit largement estompé avec l’arrivée de vêtements plus techniques, elle reste aujourd’hui un objet de curiosité et d’intérêt, tant pour les passionnés d’histoire que pour les amateurs de reconstitutions.
Comment la nouer ?
La bande molletière est un long ruban de tissu, généralement fabriqué en laine, qui se pose directement sur le bas de la jambe, du haut de la cheville jusqu’au-dessous du genou. Le point de départ se situe au niveau de la cheville, avec un premier tour bien serré pour assurer une bonne tenue. Ensuite, la bande doit être enroulée en spirale ascendante, en recouvrant légèrement la couche précédente.
L’objectif est d’obtenir un maintien ferme mais pas trop compressif, afin de permettre une circulation sanguine normale.
Arrivé juste sous le genou, il faut bien fixer le bout restant. Les plus expérimentés optent pour un nœud discret à l’arrière du mollet ou glissent l’extrémité dans une boucle pour qu’elle tienne sans se défaire. Dans tous les cas, l’important est de garantir que rien ne pend, que rien ne gêne la marche, et que l’ensemble reste stable.
Vous devez éviter les frottements ou les plis !
Pourquoi la bande molletière était-elle si importante ?
Les bandes molletières du Moyen Âge, même si elles ne portaient pas toujours ce nom, étaient bel et bien présentes. Les porter permettait de se protéger et de maintenir la jambe, tout en assurant un certain confort lors des déplacements.
Profitons-en pour rappeler que les pantalons tels qu’on les connaît aujourd’hui n’étaient pas la norme : les hommes portaient des braies (une sorte de caleçon ample) et, par-dessus, des chausses qui couvraient les jambes jusqu’aux genoux ou plus haut. Pour les fixer solidement, on utilisait parfois des bandes enroulées autour du mollet, en laine ou en lin, selon les ressources disponibles et la condition sociale de la personne.
Ces bandes empêchaient le tissu de flotter ou de s’accrocher et offraient un complément de chaleur, non négligeable en hiver ou lors de longues marches. Dans les régions rurales, les paysans y avaient recours pour des raisons pratiques.
Chez les soldats, c’était aussi une manière de protéger les jambes sous l’armure ou des bottes rudimentaires car elles réduisent les frottements, évitent les blessures liées au cuir ou au métal et permettent une meilleure tenue de l’équipement. Bien sûr, ici aussi, leur apparence variait selon les époques, les régions et les classes sociales ; un chevalier ne portait pas les mêmes bandes qu’un berger, par exemple.
Les femmes pouvaient-elles aussi en porter ?
Oui, les femmes pouvaient en porter au Moyen Âge, même si cela reste moins documenté que pour les hommes.
Dans les milieux populaires et ruraux, les femmes qui travaillaient dehors, aux champs, à la cueillette ou qui gardaient les troupeaux, avaient tout intérêt à protéger leurs jambes, surtout par temps froid ou en cas de terrains accidentés. Les bandes molletières en tissu, en laine ou en lin, enroulées autour du mollet, remplissaient donc parfaitement ce rôle.
Elles étaient utilisées pour maintenir les jambières ou les bas en place, et offrir une protection contre l’humidité, les épines ou les salissures. Rien n’empêchait leur usage du point de vue vestimentaire car la tenue féminine comprenait plusieurs couches, dont une robe ou une tunique relativement ample.
Dans les milieux plus aisés, il est probable que ce type d’accessoire soit resté limité ou réservé à des usages ponctuels, comme les voyages ou les déplacements en extérieur prolongés. Eh oui, en ville, leur nécessité se faisait beaucoup moins sentir !
Aujourd’hui, la bande molletière n’a plus d’utilité mais c’est une pièce que l’on peut facilement découvrir dans les vitrines des musées comme sur les étals des brocantes ou lors des reconstitutions historiques. Bien qu’elle ne soit plus d’usage quotidien, elle est le symbole du confort nécessaire de l’époque ; les accessoires peuvent être simples mais tout aussi essentiels que des éléments vestimentaires.